Le pélican

Le pélican est loin d’être un simple oiseau. Il a toute une symbolique.

L’époque médiévale : 

Bestiaire d’Aberdeen (ms 24 de l’Université d’ Aberdeen), f° 35 : Le pélican,

Dans le Bestiaire d’Aberdeen (ms 24 de l’Université d’ Aberdeen), f° 35 : Le pélican, les pélicans ont leur propre définition « Les pélicans vivent en Egypte et sont dévoués à leurs petits. Vers un certain âge, ces derniers se battent avec leurs parents qui les tuent. La mère perce son côté et fait revenir à la vie ses petits grâce au sang qui se répand sur eux. »

Paris, Bibl. Ste-Geneviève, ms 90 (missel à l’usage de l’abbaye Sainte-Geneviève de Paris), détail du f° 167v : Pélican donnant son sang pour ses petits. Enluminure, XIIIe siècle.

Le pélican est un oiseau qui aime ses oisillons puisqu’on pensait au moyen-âge qu’il se piquait à sang la poitrine pour nourrir ses enfants. Il s’agit de la représentation la plus courante à l’époque médiévale.

En effet, le pélican exprime  la charité du Christ, qui se sacrifie pour sauver l’humanité. Il symbolise aussi l’Eucharistie puisque le pélican alimente sa progéniture avec son propre sang, tel le sang du christ symbolisé par le vin.

Cette symbolique du Pélican va traverser les siècles sur des enluminures, sur le crucifix du Christ ou encore en tant que sujet à part entière.

Augustin dira a propos du pélican « Il éclot dans les déserts, notamment aux rives du Nial. Que dit-on sur le pélican ?(…). On dit que le couple, à coups de becs, tue ses petits, que pendant trois jours il pleure dans leur nid les victimes, puis que la mère se fait à elle-même une profonde blessure, inonde de son sang sa couvée qui sous l’aspersion ressuscite. » (Ps. 101 S1, 7-8 , trad. M. Pontet)

La Renaissance :

GADDI Agnolo, Le Calvaire, 4e quart du 14e siècle,Avignon

A la renaissance, le pélican garde cette symbolique religieuse, le pélican est encore le symbole du Christ. Le pélican se situe alors au-dessus de la croix comme le symbole du Christ et de son sacrifice.

 XIX – XX siècles : 

A partir du XIXe siècle les animaux deviennent un sujet à part entière.

Au XX siècle, le pélican est présenté comme un sujet sans signification particulière.

Néanmoins le pélican garde son aspect d’oiseau protecteur comme dans la sculpture

Rembrandt Bugatti, Deux pélicans, vers 1907, modèle en plâtre (H. 42,0 ; L. 60,0 ; P. 29,0) Entrer une légende, Musée d’Orsay

de Rembrandt Bugatti, Deux pélicans, vers 1907. En effet, l’oiseau tient sous son aile un autre pélican dans un signe protecteur.