L’ours

Antiquité

Par sa taille et la crainte qu’il inspire, l’ours est un symbole de puissance, et le cycle de ses hibernations en fait aussi un symbole de renouveau. Dans la mythologie grecque, il est l’animal attribut de certains dieux et plusieurs personnages sont élevés et allaités par des ourses. Dans les cultures celtiques et nordiques, il est aussi le roi des animaux. Arthur, le mythique roi, a son nom qui provient de « arth », ours en vieux gallois, racine qui se retrouve dans toutes les langues celtiques.

Moyen-Âge

Au début du Haut Moyen-Âge, l’ours conserve sa place de roi des animaux. Mais l’Église s’en effraye, notamment à cause des cultes païens qui l’entourent et, entre le VIIIème et le XIIème siècle environ, promeut le lion, un animal plus lointain et exotique, à sa place. Ce changement de rang se fait en plusieurs étapes : diabolisation, domestication et humiliation de la figure de l’ours.

enluminure ours - base mandragore
Enluminure, Livre de la chasse, début du XVème siècle.

L’ours est diabolisé et l’Église prétend que Satan en prend la forme. Il est paré de nombreux vices : la brutalité, la méchanceté, la lubricité, la saleté, la goinfrerie, la paresse et la colère. L’animal devient une vedette du bestiaire des sept péchés capitaux, car il est associé à quatre d’entre eux : l’ira (la colère), l’acedia (l’acédie, la paresse morale), la gula (la gourmandise) et la luxuria (la luxure). Aucun autre animal n’a un tel palmarès négatif.

Les ours sont domestiqués par de nombreux saints, qui vainquent sa sauvagerie grâce à Dieu.

Ils sont aussi ridiculisés, l’Église ne s’opposant plus, après le Xème siècle, aux montreurs d’ours, alors qu’elle reste hostiles aux autres spectacles d’animaux. Enchaînés, muselés, ils font des tours devant le public ou sont contraints à se battre contre des chiens. Par ailleurs, ils sont peu présents dans les armoiries et l’héraldique, contrairement aux lions, et sont souvent représentés comme des animaux sauvages, lors de chasses.

Renaissance et Temps Modernes

Chasse à l'ours - estampe, 1555, Floris Frans
Floris Frans, Chasse à l’ours, estampe, 1555, conservée à la Bibliothèque nationale de France.

 

Pendant la Renaissance, il continue d’être diabolisé et d’être associé aux vices. Il est encore représenté, mais de manière plus rare, lors de chasses à l’ours. Il est toujours figurés lors de grandes chasses aux animaux sauvages. Parfois, il est représenté dans des scènes plus pastorales ou des fables. Au XVIIème et surtout au XVIIIème siècle, il commence à être étudié dans des dessins anatomiques.

Dans cet estampe de Floris Frans du XVIème, l’animal traqué est dressé sur ses pattes arrières au centre de la composition, entouré d’un groupe d’hommes l’attaquant avec des fourches et de bâtons.

 

XXème et XXIème siècle

 

ours_campagne-publicitaire-wwf_2009
« What on earth are we doing to our planet ? », Campagne publicitaire, World Wildlife Fund (WWF), 2009.

Dans la culture contemporaine, l’ours n’est plus autant craint ou diabolisé que dans les siècles passés, mais il conserve une nature ambivalente. Il reste cet animal effrayant et puissant comme dans le film the Revenant, d’Alejandro González Iñárritu (2015). Mais paradoxalement, il gagne un côté affectif et attachant grâce aux peluches et par sa grande présences dans les dessins animés.

Enfin, l’ours blanc est l’uns des animaux qui symbolisent le mieux la nécessité de lutter contre le réchauffement climatique et son image sert à de nombreuses campagnes de sensibilisation. 

 

 

 

 

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