Le loup

Le loup est un des animaux qui a connu une importance rayonnante dès l’Antiquité. Que ce soit autour de la Méditerranée ou en Europe du Nord, cet animal a connu de nombreuses caractéristiques et il était souvent relié à la fécondité, à la protection mais aussi à la destruction. Symbole du guerrier et de la victoire, le loup était autant apprécié qu’il terrifiait. Sur le continent américain, les Indiens vénéraient cet animal qui symbolisait pour eux à la fois la protection et la destruction.

Dans l’Antiquité

C’est avec la naissance de l’Empire romain que le loup connait une importance véritable. L’histoire de Romulus et Remus et de la louve qui les a sauvé serait à l’origine de cet empire. Raconté par Tite-Live dans son Histoire romaine, nous ne connaissons comme représentation de cette louve datant de cette époque que des pièces de monnaies. La fameuse louve sculptée en bronze daterait selon les dernières recherches du milieu du Moyen Âge.

 

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Pièce, entre 340 av. J.-C. et 330 av. J.-C., Péronne, musée Alfred Danicourt.

Du Moyen Âge à la Renaissance

Au Moyen Âge, le loup devient une véritable menace. Les hommes ont peur du loup qui dévore leurs troupeaux. Selon plusieurs historiens, ce rapport au loup est dû au changement climatique de la fin de l’Antiquité et de la migration des hommes, le loup se rapproche des troupeaux et donc des hommes pour se nourrir.

Très souvent, ce sont les bergers qui sont confrontés à l’animal et la peur du loup est donc très présente en campagne. Néanmoins, en 1421 et 1423, des loups entrent dans Paris afin de déterrer des cadavres et de se nourrir de chiens.

Les loups abondent rapidement les manuscrits médiévaux. Ils sont à la fois représentés sous la forme de dévoreur de troupeaux mais aussi sous une forme allégorique. Selon la morale judéo-chrétienne, le loup incarne le diable en dévorant les corps et s’emparant des âmes. Cette stigmatisation va rapidement trouvée sa place dans l’iconographie médiévale avec l’apparition du loup déguisé en berger qui symbolise l’image du faux prophète.

Rapidement au Moyen Âge, des chasses aux loups sont organisées. D’abord non conventionnelles, elles s’institutionnalisent sous Charlemagne, connaissent une période de gloire sous Jean sans Peur et de grandeur sous François Ier lors de la création de l’institut de la Louverie. Certains manuscrits vont jusqu’à indiquer comment chasser les loups.

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Gaston PHEBUS, Livre de Chasse, Chantilly.
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Gaston PHEBUS, Livre de Chasse, Chantilly.

De l’époque moderne à nos jours

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Gustave DORE, Le Petit Chaperon rouge, 1862, gravure sur bois, H. : 19,3 cm ; L. : 24,6 cm, Paris, BNF.

Pendant de nombreux siècles, le loup est resté assimilé à une figure terrifiante. Son apparition dans les contes et dans les fables à partir du XVIIe siècle n’a fait que renforcé cette image.

Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle avec la publication du Livre de la jungle par Kipling en 1884 puis Croc-Blanc en 1903 par Jack London que le loup n’est plus simplement vu comme un animal dangereux. Dans le premiers ouvrages, le loup sauve un bébé, le nourrit et l’élève comme l’un des siens – rappelant ainsi la louve de Romulus et Remus.

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Rudyard KIPLING, « The tiger’s roar filled the cave with thunder », in. The two jungle books, 1895.

Les chasses au loup ont disparu peu à peu au XXe siècle mais l’animal est aujourd’hui menacé de disparitions dans plusieurs régions du monde.

L’iconographie de l’animal est devenu très présente dans la culture occidentale : les livres, les films, les séries… Néanmoins, même si l’image du loup s’est améliorée au cours des siècles, la pensée collective ne s’est pas détachée totalement de l’idée de l’animal méchant et dangereux.

 

 

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