Le renard

Animal ambigu, le renard possède une symbolique double au travers des siècles. Dès l’Antiquité, le renard a une réputation de fourbe et de voleur, notamment dans les Fables de l’écrivain grec Ésope (fin du VII^ème siècle – début du VI^ème siècle avant notre ère).

Au Moyen-Âge

Le renard est le héros d’une des œuvres littéraires médiévales les plus connues : le Romain de Renart (recueil de récit animalier, écrit à partir du XII^ème siècle). La renommée et l’influence de cette œuvre est telle qu’elle modifie son nom de l’animal : du mot « goupil » dérivé du latin vulpes, l’animal adopte le nom du personnage : renard (écrit avec un « d »). Dans un premier temps, au XIIème siècle l’animal bénéficie d’une image positive d’être Joyeux, amusant et rusé.

Guillaume le Clerc, Bestiaire divin
Renard faisant le mort
Grande-Bretagne, troisième quart du XIII^e siècle
Paris, BnF, département des Manuscrits, Français 14969, fol. 25

A partir du XIIIème siècle, l’interprétation du personnage et  de l’animal se transforme, il devient le symbole du mensonge et de la noire perfidie. Dans le Bestiaire médiéval, le renard avec son pelage roux, représente le diable en raison de sa ruse et sa capacité à tromper les autres animaux. On le représente feignant d’être mort devant ses proies et pouvant ainsi les dévorer lorsqu’elles s’approchent.

 

XVIIème siècle

Frans Snyders, Fable of the Fox and the Heron, 1657, National Museum of Fine Arts de Suède, Stockholm.

Au XVIIème siècle, Le renard est un des animaux récurrents des Fables de Jean de la Fontaine (1621-1695) . Ce sont près de vingt fables écrites par  la Fontaine ont comme protagoniste principal le renard (dont par exemple Le Corbeau et le Renard, Le Coq et le renard, Le Renard et les raisins, la Poule et le Renard). A la fin de ces histoires, le renard sort presque toujours victorieux grâce à sa ruse.

François Chauvreau, le Corbeau et le renard, gravure sur cuivre, 1668, Versailles, Bibliothèque municipale centrale.

Dans le Corbeau et le renard, fable publiée pour la première fois en 1668, le renard grâce à sa flatterie réussit à s’emparer du fromage que l’oiseau gardait dans son bec. La Fontaine fait du renard l’image des courtisans capables de dire tout ce que l’on veut entendre afin d’en retirer un profit personnel.

 

 

Du XVIIème au XIXème siècle

 

Gustave Courbet, Renard dans la neige, huile sur toile, 1860, Dallas Museum of Art.

Pierre Paul Rubens, La Chasse au loup et au renard, huile sur toile, vers 1616, Metropolitan Museum of Art, New York.

Au fil du temps, le renard a perdu les symboliques fortes qui lui étaient associées. Il est désormais représenté dans une visée plus naturaliste, dans son animalité comme un prédateur capturant une proie comme chez Gustave Courbet (1819-1877), ou comme un animal traqué par des chasseurs au milieu de la nature, comme chez Pierre Paul Rubens (1577-1640).

 

Aujourd’hui

Wes Anderson, Fantastic Mr Fox, film d’animation, 2009.

Aujourd’hui, le renard est débarrassé de ses connotations négatives anciennes. C’est la ruse et l’intelligence qui sont les qualités qui lui sont principalement associées, comme dans le dessin animée Robin des bois des studios Disney, ou Fantastic Mr Fox (2009) de Wes Anderson qui adapte le roman de l’auteur américain Roald Dahl, Fantastique Maître Renard de 1970.