Le singe

L’époque médiévale

Français 95, fol. 355, encadrement, vers 1280-1290

L’image du singe est assez confuse que cela soit dans l’iconographie médiévale ou encore de nos jours. Elle est polysémique. Considéré comme des êtres proches de l’humain, l’iconographie médiéval peut les associés au diable, comme des animaux souhaitant imiter l’homme d’une manière chaotique, synonyme de la folie. Mais ces bipèdes peuvent également être associé à l’homme, préfigurant dans l’iconographie biblique la future création de l’homme. Dans ces derniers cas, ils sont les premiers essais divins de créer ces créatures pensantes, parlantes, et possédant des pouces opposables que sont les humains. Leur apparence couverte de poile, associé à leur manque de queue et leur comportement étonnant, ils sont considérés avec méfiance.

L’époque moderne

L’image du singe conserve cette première association à l’imitation de l’homme, à la folie, mais elle se teinte au fur et à mesure d’un aspect caricaturale. Le singe devient l’image de l’homme, pour se moquer de personnes, de lieux, ou de populations, dans un style de représentation tout à fait particulier nommé Singerie. Dans ces peintures et gravures, les singes se moquent des hommes en prenant leur place, ou en agissant contre eux. Les artistes de ces œuvres se moquent à travers ces êtres bipèdes de leurs contemporains, de ce qu’ils ont entendu ou illustre les croyances populaires.

Trois singes voleurs de fruits, Snyders Frans, XVIIe siècle, huile sur toile.

Mais aux côtés de ces représentations moqueuses apparaissent des images plus sérieuses. Le singe devient un symbole pour certain des liens avec le nouveau monde, ou avec les terres lointaines. Ces représentations deviennent une indication de prestiges, mettant en valeurs les connaissances des propriétaires des œuvres et leurs possessions.  Ces singes deviennent le signe d’un intérêt pour l’exotisme qui se développe depuis le XVe siècle et du développement des échanges entre les continents qui existent.

L’époque contemporaine

1024px-Three_wise_monkeys_figure
Three wise monkeys, brass casting

L’image du singe conserve ce sous-entendu moqueur, où l’homme se reconnait dans ses gestes et ses attitudes. Mais la place du singe dans l’imaginaire et dans l’art évolue tout de même un peu. En effet, sous l’influence de l’Asie, les singes prennent la forme de trois singes sages, qui ne voient, n’entendent et ne parle pas tour à tour.

Ils sont également associés à un combat écologique, symbole d’une tentative tardive pour préserver la planète que nous habitons. Ils servent à l’apologie de la nature, de l’écologie et comme une image de ce que l’homme doit préserver, ou changer dans ses habitudes. Cela se voit dans la place proéminente qu’il prend grâce aux films « La planète des singes », mais également dans des cours métrages.

Laisser un commentaire