Le chien

L’époque médiévale

S’il est connu dès l’Antiquité comme un animal positif, psychopompe et gardien de maison, le chien acquiert une connotation ambivalente pendant le Moyen-Âge, sous l’influence de la religion chrétienne. Il devient l’emblème des pêcheurs car, selon la Bible, il retourne à son vomissement comme le malfaiteur se vautre dans son péché : « Comme un chien retourne à ce qu’il a vomi, Ainsi est un insensé qui revient à sa folie », (PB 26, 11). De plus, Raban Maur, moine de Fulba au IXème siècle, assimile le chien aux prêtres malhonnêtes, aux juifs et aux hérétiques. Comme il peut véhiculer la rage par sa morsure, son image négative s’en retrouve amplifiée.

Détail représentant un chien tenant un lapin dans sa gueule, Gisant de Philippe d’Alençon. Conservé au Musée du Moyen-Âge de Cluny, XIIIème siècle.

Mais il possède aussi une symbolique bénéfique. Dans l’imagerie populaire, il ramène la brebis enlevée par le loup. Il est aussi le compagnon et l’auxiliaire des seigneurs dans les activités de la chasse. Les récits médiévaux le présente comme un animal extrêmement fidèle, sensible et sage. Il défend son maître et sa maison contre les pillards, les voleurs et les prédateurs naturels. Dans les arts, le chien représente la fidélité ou la foi et est souvent présent au pied des gisants des dames et des enfants.

La Renaissance et les Temps modernes

Deux chiens de chasse liés à une souche, Jacopo Bassano, 1548. Musée du Louvre.

Le chien perd de son image négative tandis qu’ils gardent sa symbolique positive. À la Renaissance, les peintres de cour préfèrent les petits chiens, qu’ils placent dans leurs tableaux comme animaux de compagnie et symbole de la fidélité. Le XVIème siècle voit l’invention de la peinture animalière, avec notamment le tableau de Bassano, Deux chiens de chasse liés à une souche.

Cette peinture animalière va se développer au XVIIème et au XVIIIème siècle et le chien comme sujet principal de la peinture, sans connotation positive ni négative, va être de plus en plus représenté.

XXème et XXIème siècle

Boule et Bill, BD créée en 1959 par Jean Roba.

Le chien devient un objet d’expérimentation pour les artistes d’avant-garde. Débarrassé de ses symboliques, le chien est repris par les artistes contemporains, aussi bien en peinture qu’en sculpture, comme Jeff Koons avec sa sculpture monumentale de chien ballon.

L’animal devient aussi très populaire dans la culture populaire, dans les bandes dessinées en tant que compagnon du héros (tel Milou.) ou en tant que personnage principal (comme Bill dans Boule et Bill) mais aussi dans les séries télévisées, les films (telle Belle), ou les livres (comme Dagobert du Club des Cinq). L’animal est souvent attachant, par sa fidélité et son lien à l’enfance, pour créer un véritable lien affectif avec le lecteur ou le spectateur.