Le lion

Dans l’Antiquité

Héraclès combattant le lion de Némée - peintre de Diosphos- photo de Jastrow - Wikipédia 2006
Héraclès combattant le lion de Némée, Peintre de Diosphos, lécythe à fond blanc, v. 500-475 av J-C.

L’Antiquité est la période historique qui détermine les qualités du lion, qualités qui vont le suivre et peu évoluer dans l’histoire. Dans son Histoire des animaux, Aristote, qui observe les tempéraments des animaux et les relie avec des qualités humaines, établit que le lion est « noble, courageux et de haute race ».  La mythologie grecque et romaine fait aussi du lion un animal à part, au-dessus des autres. D’après les légendes telles que Hercule et le lion de Némée, vaincre un lion est un exploit et prouve une force remarquable comparable aux lions. Ces animaux sont également vus comme des gardiens de cités, de temples. C’est une conception que l’on retrouve à l’époque médiévale en Occident, mais aussi en Asie où des sculptures de lions gardent l’entrée des temples.

 

Au Moyen-Age

enluminure représentant un lion et la réanimation des petits - Bestiaire d'Ashmole, XVIe siècle - Wikipédia
Enluminure représentant un lion sur les hauteurs, la naissance des lionceaux et la réanimation par le père, The Ashmole Bestiary, Folio 21r, Bodleian Library, début XIIIème siècle.

Que ce soit en peinture, en sculpture, en enluminure ou n’importe quelle autre technique artistique, le lion est l’animal le plus souvent représenté et mis en scène à l’époque médiévale. Il est la « star » du bestiaire médiéval.

Dans les conceptions mentales du Moyen-Age, le lion a toutes les vertus du chef : la force, la fierté, le courage, la générosité, la justice. Il est considéré comme le roi des animaux. Par conséquent, il se retrouve dans les emblèmes et codes sociaux médiévaux. Par exemple, des noms propres peuvent évoquer le lion : Léo, Léonardus, Léopoldus, ainsi que des surnoms : Richard Cœur de Lion. Le lion est également la figure héraldique la plus fréquente dans les armoiries médiévales d’Europe du Nord.

Cependant, dans la religion chrétienne, l’image du lion est plus compliquée, elle est ambivalente. Il existe un bon lion et un mauvais lion. C’est ce dernier qui est le plus fréquent. Le lion est vu comme un animal cruel, dangereux, brutal, rusé, impie, et qui incarne les forces du mal. D’ailleurs, dans le Nouveau Testament, le lion représente la figure du diable. C’est pendant le Haut Moyen-Age que cette conception du lion féroce s’installe, violent, cruel et tyrannique, il est l’incarnation de Satan. C’est à la fin de l’époque carolingienne et à partir du XIème siècle que s’opère une valorisation chrétienne du lion. Les grandes encyclopédies du XIIIème siècle consacrent le lion comme « rex animalium », le roi des animaux. Elles soulignent sa force, son courage, sa largesse et sa magnanimité, c’est-à-dire toutes les qualités propres aux rois. Le lion acquiert en même temps une plus forte dimension christologique. Le bon lion est associé à David, à sa descendance et au Christ. Son rugissement signifie la parole de Dieu. Toutes ses qualités sont mises en relation avec le Christ : par exemple, il est dit que le lion dort les yeux ouverts. Cette caractéristique le rapproche du Christ lorsqu’il est dans son tombeau, sa forme humaine dort mais sa nature divine veille. De même, lorsque le lion se sent pourchassé, il efface ses empreintes de pattes de sa queue, comme le Christ qui sut échapper au Diable quand il le pourchassait. Il est aussi associé à la Résurrection puisqu’il est dit qu’il redonne la vie à ses petits le troisième jour après leur mort. Enfin, il est associé à Saint Marc et à Saint Jérôme, pour symboliser la royauté ou la force.

 

Les temps modernes et le XIXème siècle

lion attaquant un cavalier, Eugène Delacroix, Wikipédia
Delacroix, Cavalier arabe attaqué par un lion, huile sur toile, 1850, Art Institute, Chicago.

A partir de la Renaissance et jusqu’au XIXème siècle, le lion fait l’objet d’une attention particulière dans les arts et plus précisément dans les gravures. Il devient un sujet d’étude scientifique et anatomique. En parallèle, il est toujours représenté comme un animal sauvage chassé, et combattant les hommes. Au XIXème siècle, l’animal est souvent représenté dans des tableaux romantiques, et devient un thème prisé pour évoquer l’orientalisme, la représentation animale et la chasse.

 

 

 

 

 

De nos jours

blason de gryffondor
Blason de la maison Gryffondor, dans la saga Harry Potter.

Le lion garde encore aujourd’hui les qualités de chef qu’on lui a prêtées au Moyen-Age. Ainsi, le lion est utilisé comme emblème de la maison Gryffondor dès le premier tome de la saga Harry Potter, écrite par J.K.Rowling. Cette maison, représentée par un lion sur fond rouge et or, ainsi que les élèves sorciers la composant, sont caractérisés par ces qualités de courage, de force et de hardiesse. Le lion est aussi repris par l’emblème de la maison Lannister dans la saga Game of Thrones. Cette fois-ci, seule la qualité de force est retenue pour représenter cette famille au grand pouvoir politique, économique et militaire.

 

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